So long, Mr. Monore

Après avoir traversé le monde de la nuit pour, entre autres, le journal Libération, Eric Dahan livre un docu-fiction inclassable et détonnant. Parti des gens qu'il a côtoyé ces dernières années, de leurs angoisses, de leurs aspirations et de leurs idéaux, ce sont leurs voix si uniques qui lui ont donné l'envie de pasticher le « cinéma conversationnel », de Duras aux vidéo-art, de la scène de bar de The Shining au Rohmer des années 80 avec en point d'orgue un hommage à Paul Morrissey, auteur de Flesh, Heat et Trash. Commencée comme une comédie à la française qui bascule à la fin dans l'underground new-yorkais, Mr Monore, c'est un peu Andy Warhol débarquant à Paris au début des années 80 revisitées par un Eric Dahan s'amusant de l'héritage laissé à nos sociétés par la pop-culture.