Dans un auditorium, un homme et une femme commentent des images sur un écran. Des images de Paris filmées par l’homme, Vincent Dieutre, à travers la fenêtre de l’appartement de Simon, son amant de l’époque. Le métro, le canal, des clandestins afghans, des voitures, des immeubles, des passants… On entend les conversations entre les deux hommes, la radio, quelques notes sur un piano... La vie, dedans et dehors. Dans le studio, la femme, Eva Truffaut, interroge, s'interroge, commente - l’homme répond, s’interroge, se rappelle. Vincent Dieutre se met à nu dans un film à la mise en place étonnante. Un film très personnel - il revient sur derniers jours de sa vie avec Simon - où il commente avec lucidité un amour sur le déclin, mais où il tend aussi à l’universel lorsqu’il évoque le sort des réfugiés afghans qui campent sous les fenêtres, dans la ville anonyme… Avec ces détails visuels soulignés par une animation discrète, Jaurès tisse des ponts inattendus entre l’infiniment intime et l'atrocement insupportable et les rassemble dans un même élan humaniste. Teddy Jury Award Berlin 2012