Une éducation sentimentale en forme d’herbier : plusieurs voix off se relaient pour évoquer le parcours d’un jeune botaniste, ange mutique et coquin qui irrigue son amour des hommes et plus particulièrement des hommes plus âgés au milieu des pistils, des racines et des ruches. Un Prince n'est pas un film qui cherche l'outrage mais il est complètement décomplexé et assumé dans sa cartographie du désir, s'amusant à prendre le spectateur à revers par son regard frontal et singulier. On y trouve le côté paillard de certains Pasolini ainsi que l'hédonisme et la douceur de certains films de Guiraudie. La campagne devient une zone hautement érogène, la botanique et la sexualité fleurissent de concert dans cet étonnant film d’un grand cinéaste paysan.