A mon seul désir

Suivant les premiers pas de strip-teaseuse d’une étudiante, poussée dans le monde du cabaret érotique comme par une force invisible, Lucie Borleteau réalise un Showgirls français en laissant derrière elle le conte de fées cradingue, l’obscénité hors de ses gonds, la loi carnivore du fric pour le fric. Plutôt qu’un carnaval partouzard éclôt une histoire d’amour entre deux danseuses, se sentant à la maison dans cet antre de convivialité féminine. La première (Louise Chevillotte), mue par la curiosité, le rêve d’indépendance et d’exploration de soi, ne voit pas le mal à faire évoluer son job vers la prostitution occasionnelle. La seconde ( Zita Hanrot) se rêve grande actrice et prépare le conservatoire. Cinq ans après #metoo, l’histoire retiendra que c’est une réalisatrice et actrice quadragénaire qui s’empare du sujet a priori aguicheur de l’effeuillage. Elle réussit à interroger la libération de la femme en mettant en scène des strip-teaseuses, souvent nues, qui s’épanouissent dans leur activité.