La Gueulante sera introduite par Benoît Vanparijs, délégué par la Fédération des Associations Gaies et Lesbiennes pour suivre les débats parlementaires. Ensuite, un animateur dont le rôle si limite à « passer la parole » sans modérer les propos, lancera le débat autour des questions suivantes :
> Didier Reynders, le président du MR, estime que le débat sur l'adoption par les couples homosexuels n'est pas mûr dans la société. Le PS dénonce la manoeuvre. Le milieu gay semble, lui, tétanisé. Mais au fond, le débat a-t-il réellement eu lieu au sein du milieu homo?
> Cette sortie de Reynders pourrait laisser croire qu'une fois de plus - rappelez-vous le mariage gay - le politique est en avance sur la société. Or, l'un des arguments principaux en faveur d'une législation sur la filiation est la sécurité juridique de nombreuses situations de fait existantes. Ce cadre juridique pourrait-il faire évoluer les mentalités ou, au contraire, risque-t-il de constiper les grincheux?
> De leur côté, les partis chrétiens francophones (CDH et CDF) rappellent que s'il existe des droits des enfants, le droit à l'enfant n'existe pas. Cet argument fonde leur rejet de l'adoption. Faut-il, dès lors, rejeter la procréation médicalement assistée, la planification des naissances, la pilule et l'adoption même pour les couples hétéros? Que répondre à ceux qui opposent les deux notions ?
> Dans les années 70', l'essentiel des revendications homosexuelles reposaient sur le droit à la différence. Avec le mariage gay et demain, peut-être, l'adoption, c'est plutôt à un estompement des différences qu'on assiste. Dès lors, les évêques de Belgique n'ont-il pas raison de dire que le droit à la diversité justifie le rejet du mariage au profit, éventuellement, d'une nouvelle institution comme la « parenté sociale » ?
> En Suède, les couples homos se heurtent au refus des pays partenaires de leur confier leurs enfants. En attendant que les mentalités évoluent, la Belgique doit-elle se montrer plus prudente que la Suède et limiter l'adoption aux enfants belges, voire aux enfants naturels d'un partenaire de couple homosexuels, comme le prévoit la proposition du VLD ?
> En 2002 le projet de loi sur l'e mariage n'avait pas soulevé de débat véritablement polémique au sein de la société civile. Cette fois, avec l'adoption, les opposants de tous poils se sont organisés pour exercer un lobbying beaucoup plus efficace, notamment auprès des parlementaires. Curieusement, les associations homosexuelles ne font pas montre d'une semblable mobilisation pour défendre le projet, en dehors de la Gay pride s'entend. Faut-il y voir une confiance un peu aveugle dans le politique depuis le succès du mariage ? Un essoufflement de la militance ou un désintérêt relatif pour une question qui touche une frange marginale du milieu et d'abord les femmes ?
Ce débat démocratique et décalé organisée par Genres d'à côté abordera une actualité brûlante : l'homoparentalité, à l'ordre du jour de la Commission justice de la Chambre.
Alors que de plus en plus de voix s'élèvent pour s'opposer à l'ouverture de l'adoption aux couples homosexuels, le débat organisé par Genres d'à Côté interrogera le positionnement des premiers concernés autour d'un titre un peu provoquant