mer. 25/06/2003 - 20:30

Le ghetto homosexuel : produit de l'identité ou de l'exclusion ?



Est-ce que l'hétérosexualité est un systeme politique totalitaire.

- Lieu d'enfermenent ou espace de liberte ?

- Est-ce que le ghetto renforce la marginalisatiton ?

- Pourquoi un ghetto basé sur l'orientation sexuelle est-il moins accepté qu'un ghetto ethnique ?

- Une société sans ghetto est-elle possible ?

Le ghetto homosexuel, produit de l'identité ou de l'exclusion ?

Dernière gueulante au café Kan'h... un an de collaboration agréable s'arrête dans l'incompréhension... ("Que reste-il de nos amours ?", chantait le fou chantant) Le Kan'h trouve nos gueulantes trop ghetto, pas assez ouvertes. Moi, je trouve le Kan'h trop frileux... et trop pressé... Nous donner un an pour faire s'écrouler des murs solidement étançonnés par des tonnes de clichés, c'est court... et la décision du Kan'h risque de colmater les quelques brèches qu'on avait réussi à percer...

Le Ghetto donc, c'est quoi ? Peut-on parler de ghetto homosexuel ? Ça nous aide à nous construire ou ça nous détruit et ce "nous" c'est quoi ? ... autant de questions qui émergeront durant cette soirée ou les gueulants et gueulantes étaient en forme.

Le débat est traversé par 4 questions : ghetto ou "communauté identitaire" ? le ghetto, on le subit ou on le construit ? Hétéro- ou homo-terrorisme ? homo- ou hétéro-phobies ?

Parler de ghetto quand on vise le mode de vie d'une partie des pd-gouines... est-ce pertinent ? D'abord un détour par l'histoire. Le terme ghetto provient d'Italie. Un quartier de Venise ou étaient relégués les juifs. Historiquement, le Ghetto n'est pas choisi par ses occupants, mais il est bien imposé.

Le terme "communauté" semble plus pertinent, mais là aussi il faut être prudent, l'existence d'une communauté nécessite des liens, des partages de valeurs qui n'existent peut-être pas et une communauté ne s'inscrit pas forcément dans l'espace.

On parlera de ghetto, à défaut de mieux, pour désigner un lieu géographiquement délimité où se concentrent les activités d'un groupe qualitativement différencié : ghetto de riche, ghetto européen, ghetto ethnique.

Historiquement, le ghetto, on le subit, il est imposé par l'extérieur. Mais dans ce cas-ci les avis divergent : le ghetto peut-être un espace de liberté, une bouffée d'air. Le ghetto ce sont les bars, les endroits de drague et les réseaux que l'on y construit et il s'agit là sans doute d' un élément essentiel : le ghetto est un espace de sociabilité et donc aussi un espace de séduction. Il est en même temps le résultat d'une exclusion et de la construction identitaire, mais il est également un outil de renforcement de cette dernière et, pour certains, de la première.

Et c'est là qu'apparaissent les divergences et les contradictions : le ghetto, on le veut et on y contribue mais on le regrette et on désire le casser. Il y une demande émergente pour des endroits mixtes non connotés sur base de l'orientation sexuelle...

A quand le décloisonnement des sexualités ?

Les gueulants et les gueulantes ont dit :

"Personnellement, on m'invite à une réunion Tupperware, je n'y vais pas !"

"Les autoroutes sont hétéros !"

"Qui dit ça ?"

Olivier Plasman